Un assassinat filmé en vidéo-surveillance

Un assassinat commis l’an dernier à Ajaccio a été intégralement filmé par les caméras de surveillance d’une rue piétonne du centre-ville, les enquêteurs disposant pour la première fois en Corse d’un tel enregistrement.

Les enquêteurs disposent de l’enregistrement vidéo de l’assassinat de Sabri Brahimi, le 29 janvier 2009, connu de la police pour trafic de stupéfiants et tué d’une douzaine de balles par les passagers casqués de deux motos dans la rue Fesch, une artère piétonne du centre d’Ajaccio.

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Sécurité : Hortefeux défend les maires

Depuis Toulon, Brice Hortefeux a critiqué mardi la proposition de Christian Estrosi, qui voulait sanctionner les maires ne respectant pas leurs obligations en terme de sécurité.

Brice Hortefeux n’a pas goûté la proposition de son collègue de l’Industrie, Christian Estrosi, qui veut sanctionner financièrement les maires qui ne respecteraient pas leurs obligations en terme de sécurité. Et le ministre de l’Intérieur l’a fait savoir ouvertement mardi, au cours d’un déplacement à Hyères et Toulon, dans le Var. «Le gouvernement défendra et appliquera les propositions du président de la République, ni plus ni moins. Et j’y veillerai scrupuleusement», a indiqué Brice Hortefeux, suggérant par là même que Christian Estrosi aurait quelque peu dévié de la ligne élyséenne. «Il existe dans notre pays, depuis les lois sur la décentralisation, la libre administration des collectivités locales», a ajouté le ministre de l’Intérieur, en charge des collectivités.

«Sa proposition brouille les messages»

Venu sur place pour inaugurer le tout nouveau commissariat de Hyères et annoncer la création à Toulon d’une unité territoriale de quartier (Uteq) de nouvelle génération rebaptisée brigade spéciale de terrain, Hortefeux a tenté au contraire de démontrer que l’État et les élus coopèrent plutôt bien sur les questions de sécurité. Tour à tour, il a évoqué «le dialogue constructif» que l’État doit avoir avec les élus locaux ou encore «le combat collectif» mené «de front». En écho, son collègue du gouvernement, le maire de Toulon, Hubert Falco, a assuré : «Ici, à Toulon, on croit à l’efficacité des équipes (…) Ces valeurs d’équipe et de solidarité, on les met en pratique avec les services de l’État.»

Soutenue par plusieurs élus UMP – Philippe Goujon, le maire du XVe arrondissement de Paris, Éric Raoult, maire du Raincy, le député du Nord Christian Vanneste et la députée maire de Montauban Brigitte Barèges -, la proposition de Christian Estrosi avait également suscité de vives critiques à gauche et dans la majorité. «On ne va pas mettre en place un tribunal des maires qui dirait ceux qui sont bons et ceux qui ne le sont pas», déclarait encore mardi dans Le Parisien le président de l’Association des maires de France, Jacques Pélissard. «Un maire laxiste ne durerait pas longtemps» et «les maires, qu’ils soient de droite ou de gauche, sont des femmes et des hommes responsables» qui «font tous de la sécurité, chacun avec sa perception», ajoutait-il. Un jugement auquel souscrivait mardi Hubert Falco. «Un maire, ce n’est pas comme un ministre. Il doit appliquer les lois de la République mais il a aussi une liberté dans la gestion de sa ville», a-t-il lancé à l’adresse du ministre de l’Industrie et maire de Nice, Christian Estrosi.

Un contrat plutôt que des sanctions

Cette idée de pénaliser financièrement les maires aurait aussi beaucoup agacé à l’Élysée. «Christian Estrosi n’a appelé personne, estime un proche du chef de l’État. Or sa proposition brouille les messages que, nous, nous souhaitions adresser aux Français.» Au point d’amener le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, à prendre aussi ses distances avec son collègue. «L’idée d’un pacte entre les communes et l’État en matière de sécurité est nécessaire, mais elle doit se faire sous la forme d’un contrat plus que sous la forme de sanctions», a-t-il déclaré. Dès mardi après-midi, Christian Estrosi passait un coup de fil à Brice Hortefeux. Pour s’excuser.

via Lefigaro

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Un voleur tombe à cause d images de surveillance

Un Polonais est tombé dans le panier de la police vaudoise, après avoir été reconnu sur des images de caméras de surveillance. Le voleur a été inculpé de vol. Ses acolytes courent toujours.

En novembre dernier à Dietikon (ZH), les caméras de surveillance d’un grand distributeur de matériel électronique et d’appareils ménagers enregistraient les étranges allées et venues d’un quatuor d’inconnus. Le même mois, à Crissier, le personnel du service de sécurité de cette même enseigne avisait la police cantonale vaudoise, qu’il retenait un voleur à l’étalage, alors que trois de ses complices parvenaient à prendre la fuite. Des différentes investigations effectuées et des visionnements des enregistrements des caméras de surveillance, il est ressorti que ce quatuor était passé par les cantons de Bâle, Zurich, Genève et du Valais, entre 2008 et 2009.

Une caméra de surveillance aura eu raison des agissements dun voleur polonais.

Les malfrats avaient préalablement enregistré dans le GPS de leur automobile le géo positionnement des succursales ciblées. Ces quatre individus apparaissent sur les images de vidéo surveillance à Zürich, où 18 GPS avaient été dérobés. A Crissier, les surveillants ont été intrigués par le manège du groupe. En effet, ces gens changeaient fréquemment de tenue et tentaient de dissimuler le produit de leur vol des caméras de surveillance. Le matériel était ensuite pris en charge par une jeune complice dans son sac à main, équipé à l’intérieur d’un film en aluminium. Les auteurs stockaient ensuite leur butin sur des aires d’autoroute. Lors de l’interpellation de ce ressortissant polonais d’une vingtaine d’années, plusieurs appareils électroniques, pour une valeur totale d’environ 2000 francs, ont été saisi. Il s’agissait du matériel dérobé dans le canton de Genève et de Vaud. La valeur totale du matériel subtilisé en Suisse se monte à près de 17’000 francs.

Le Juge d’instruction a inculpé cet individu de vol en bande et par métier et a ordonné qu’il soit placé en détention préventive. Celle-ci a duré 45 jours. Ses trois comparses, une femme et deux hommes de la même nationalité, également âgés d’une vingtaine d’années, ont été identifiés mais pas encore interpellés.

Le Juge d’instruction de l’arrondissement de Lausanne a ouvert une enquête pénale.

via 20minutes

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La vidéosurveillance gagne du terrain

La qualité de l’image est bluffante. En quelques clics sur un écran tactile niché dans les voitures de la police municipale, les fonctionnaires peuvent accéder en direct à des images d’une netteté impressionnante. Depuis octobre 2009, une quarantaine de caméras de vidéosurveillance ont été installées dans sept villes de la communauté de communes Roissy Porte de France*.
Dix-huit d’entre elles surveillent la ville de Roissy-en-France, la commune qui a impulsé la mise en place du système.

Le but : prévenir la délinquance dans un secteur sensible à quelques pas des pistes de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. « Nous avons été confrontés à une évolution avec la création des zones franches de Sarcelles et de Garges-lès-Gonesse, explique André Toulouse, le président (UMP) de la communauté de communes et maire de Roissy-en-France. On a eu peur que ces populations viennent sur nos communes. On craignait des débordements surtout sur un secteur sensible pour la sécurité. » En ligne de mire, la sécurité des 4700 chambres du parc hôtelier de l’aéroport et les 400 entreprises du parc d’activités. « Il en va même de l’image de la France », assure très sérieusement le maire en évoquant les passages des milliers de touristes étrangers. Après la création de la police municipale en 1995, 7 villes sur les 18 de Roissy Porte de France sont passées à la vidéosurveillance. « Il y avait surtout un obstacle principal : c’est extrêmement coûteux pour les communes. Le préfet et le conseil général nous poussent mais, le problème, c’est toujours les moyens », soupire André Toulouse. Une caméra revient autour de 17000 €, quand les aides en termes de subventions plafonnent à 2000 € ou 3000 €. Mais l’investissement le plus important, ce sont la pose des premières caméras et la mise en place du système. Pour autant, « seule la vidéosurveillance pouvait apporter ce plus en termes de sécurité », affirme André Toulouse. Et le marché est en plein essor. Le géant japonais Sony, qui a remporté l’appel d’offres à Roissy, compte bien surfer sur cette vague. « Soixante-quinze villes prioritaires ont été identifiées par le gouvernement, se réjouit Mathieu Lesieur, de Sony. L’objectif, c’est de multiplier par trois leur nombre d’ici à 2011. C’est un axe majeur de la croissance du groupe. » D’ailleurs une vingtaine de caméras supplémentaires sont prévues sur la communauté de Roissy Porte de France. A quelques kilomètres de là, les villes de l’agglomération Val de France (Garges, Sarcelles, Villiers-le-Bel, Arnouville) planchent aussi sur le sujet. Une prochaine réunion doit avoir lieu ce mois-ci.

* Bouqueval, Chennevières-lès-Louvres, Ecouen, Epiais-lès-Louvres, Fontenay-en-Parisis, Fosses, Le Mesnil-Aubry, Le Plessis-Gassot, Le Thillay, Louvres, Vémars, Villeron, Vaud’Herland, Survilliers, Saint-Witz, Roissy-en-France, Puiseux-en-France, Marly-la-Ville.

via Le Parisien

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Un policier mis en examen pour violences grâce à une caméra de surveillance

Un policier a été mis en examen et écroué pour violences après avoir été confondu par un enregistrement de vidéo surveillance. La vidéo le montrait en train de frapper un homme de 29 ans impliqué dans une rixe à Chambéry, qui se trouvait toujours entre la vie et la mort mardi 4 mai.

Les faits se sont déroulés dans la nuit du 23 au 24 avril, lors d’une intervention de la Brigade anticriminalité (BAC) et d’une équipe de maîtres-chiens pour une rixe dans laquelle était impliquée la victime, a précisé la même source, confirmant une information du quotidien régional le Dauphiné libéré. La victime, un marginal qui avait 3,57 grammes d’alcool dans le sang au moment des faits, faisait partie d’un groupe de cinq jeunes qui se bagarraient avec d’autres jeunes pour une banale histoire de cigarettes lorsque la BAC est intervenue.
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Les dispositifs de vidéosurveillance

Quelles sont les conditions à respecter avant de mettre en place des dispositifs de vidéosurveillance ?
Deux préalables :
Premier préalable
Bien comprendre la distinction entre un lieu public et un lieu privé ( non ouvert au public ) pour savoir quelle formalité est nécessaire.

* le lieu public ou ouvert au public : tout lieu du secteur public ou du secteur privé où le public peut accéder. Exemple : le guichet d’une mairie ou une boulangerie.
* le lieu privé ( lieu non ouvert au public ) : tout lieu du secteur public ou du secteur privé où le public ne peut pas accéder. Exemple : la chaîne de montage d’une entreprise automobile ou le parking du personnel d’une mairie.

Second préalable
L’état actuel du droit se caractérise par la concurrence de deux régimes juridiques applicables :

* celui de la loi informatique et Libertés du 6 janvier 1978 modifiée en 2004
* celui de l’article 10 de la loi du 21 janvier 1995 modifiée d’orientation et de programmation pour la sécurité.
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Tout savoir sur la vidéo surveillance

La vidéosurveillance est un système de caméras disposées dans un espace public ou privé pour le surveiller. Les images obtenues avec ce système, sont ensuite visionnées et/ou archivées. Selon ses partisans, un tel système permet de prévenir la criminalité (vols, agressions, etc.) et d’opérer un contrôle social (mouvements de foule, etc.). Ses détracteurs lui reprochent son inefficacité, son coût et de nuire à la vie privée.

Le Royaume-Uni est le pays d’Europe le plus surveillé par caméras et Londres est réputée comme étant la ville où la vidéosurveillance (tant publique que privée) est la plus importante. À leur suite, des politiques de vidéosurveillance sont mises en place dans plusieurs villes européennes durant les années 1990.

Plusieurs rapports, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni, esquissent un bilan critique de la vidéosurveillance. Les représentants de Scotland Yard à la Security Document World Conference (avril 2008) parlent ainsi de utter fiasco (échec complet).
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Vidéosurveillance : le PS et la Cnil pour un meilleur contrôle

L’annonce d’un triplement des caméras sur la voie publique a suscité un tollé à gauche. Et chez le gendarme des fichiers.

Tripler le nombre de caméras sur la voie publique ? Pour le secrétaire national du PS chargé de la sécurité, Jean-Jacques Urvoas, «il s’agit d’une mauvaise réponse». Cet universitaire de formation a remplacé au pied levé sur ces questions le député Julien Dray. Et il ne craint visiblement pas d’être désavoué par les grands élus de terrain qui, comme les socialistes Bertrand Delanoë, à Paris, ou Gérard Collomb, à Lyon, ont investi dans cette technologie aux vertus apparemment dissuasives.

«Aucune étude scientifique ne démontre l’efficacité de la vidéosurveillance pour lutter contre la délinquance», déplorait le spécialiste du PS en milieu de se­maine. Le rapport de l’IGA et de ses inspections cousines comblera peut-être un vide, bien que d’autres travaux existent, comme un rapport de l’Institut national des hautes études de sécurité (Inhes) qui concluait en 2008 à l’obsolescence du système de vidéoprotection dans l’Hexagone.

Selon M. Urvoas, les caméras ne font que «déplacer le problème». Mais les inspections du ministère de l’Intérieur aboutissent à d’autres conclusions : «On peut constater que l’effet de la vidéoprotection sur la prévention de la délinquance dépasse le périmètre de la zone vidéoprotégée», écrivent même leurs enquêteurs.

« Il faut une garantie pour le citoyen »

D’après Urvoas, «il est impossible de connaître le coût de ces installations». Et d’ajouter : «C’est bien beau de vouloir tripler un nombre qui n’existe pas !» Pour lui, «il faut qu’il y ait un contrôle plus important». Et il n’est pas seul à le dire. À la tête de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), Alex Türk est tout aussi catégorique : «Personne, y compris au ministère de l’Intérieur, n’est capable de déterminer le nombre exact de caméras de surveillance sur la voie publique (…) certaines sont illégales.»

Son remède ? «Un contrôle global et professionnel» des systèmes de vidéosurveillance «dont la Cnil doit être investie». Selon lui, «il faut une garantie pour le citoyen, et cette garantie passe par le contrôle et l’écriture d’une charte». Les opérateurs vidéo des communes doivent aussi être formés. Ce que préconise d’ailleurs le rapport de l’IGA. Les nouveaux systèmes mis en place, comme à Paris, reposent déjà sur des chartes de bonne conduite. Mais le gouvernement n’est guère enclin à en confier l’arbitrage au gendarme des fichiers. «Cette bataille dure depuis 1992», assure le criminologue Alain Bauer.

via Le Figaro

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Vidéosurveillance : le rapport qui prouve son efficacité

Crédits photo : Réa.
Crédits photo : Réa.

EXCLUSIF – Un rapport confidentiel, dont Le Figaro a pris connaissance, conclut, après analyse des statistiques de la délinquance sur la période 2000-2008, à l’effet dissuasif des caméras sur la voie publique.

«L’analyse des statistiques de la délinquance montre un impact significatif de la vidéoprotection en matière de prévention puisque le nombre de faits constatés baisse plus rapidement dans les villes équipées que dans celles où aucun dispositif n’est installé» . Les crimes et délits y chutent même deux fois plus vite qu’ailleurs. Les conclusions du rapport dont Le Figaro a pris connaissance mettront-elles un terme à la polémique sur les dangers réels ou supposés des caméras sur la voie publique ? A l’heure où le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, promet d’en tripler le nombre, «de 20 000 à 60 000 d’ici à 2011», ce document, daté de juillet 2009, témoigne, à tout le moins, que l’hôte de la place Beauvau avait pris quelque garantie avant de s’engager.

L’intérêt de l’étude tient d’abord à la qualité de ses auteurs : l’Inspection générale de l’Administration (IGA), en tant que coordinateur, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) et l’Inspection technique de la gendarmerie nationale (ITGN). Des services au dessus de tout soupçon. Ils avaient été saisis en février pour «évaluer et quantifier l’efficacité de la vidéoprotection». Leur travail a porté sur l’ensemble de 63 brigades de gendarmerie couvrant un territoire équipé de plus de dix caméras et sur le tiers des 146 circonscriptions de police dotées de moyens de vidéoprotection, d’Enghien-les-Bains (12 000 habitants) à Lyon (480 000 habitants) en passant par Nice, Montpellier, Tourcoing, Mulhouse et tant d’autres communes, grandes ou petites.

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Vidéosurveillance : La valse des rapports contradictoires

L’efficacité des caméras contre la criminalité peut être démontrée ou démentie « scientifiquement », selon l’idéologie qu’on défend.

Stein Bagger, fugitif danois, filmé à son arrivée à l'aéroport de Los Angeles en décembre 2008 (Ho New/Reuters).

La videosurveillance est un de ces sujets qui divisent en deux clans inconciliables. Au-delà du débat sur les libertés publiques, et du danger potentiellement encouru par l’installation de cet œil de « Big Brother », les interrogations se sont notamment concentrées autour de l’efficacité d’un tel dispositif.

Et chacun de mobiliser spécialistes et rapports pour justifier son point de vue. La guerre de l’expertise est lancée. La moindre étude est exploitée politiquement, quitte à s’appuyer sur des résultats qui se contredisent.

Une inefficacité démontrée, études à l’appui

Un des arguments des détracteurs des caméras de surveillance dans les lieux publics est l’absence de résultats mesurables en terme de baisse de la délinquance et d’expertise fiable.

Ils n’ont pas hésité à mobiliser nombres d’études et d’experts étrangers, démontrant que l’on était incapable d’affirmer une quelconque efficacité de la vidéosurveillance. Quand ces études ne démontrent pas une inefficacité avérée.

Il en est ainsi du rapport officiel du Viido (« Visual images, identifications and detections office »), un service de Scotland Yard, présenté le 6 mai dernier par le Guardian. D’après cette étude, l’investissement colossal dans la vidéosurveillance n’aurait permis d’élucider que 3% des vols dans la rue à Londres. Un argument visiblement incontestable, et donc primordial pour les opposants.

Côté européen, le rapport final du programme de recherche « Urbaneye » va dans le même sens :

« La majorité des réseaux de vidéosurveillance visent à prévenir les comportements déviants en exerçant une dissuasion (“deterrence”) symbolique mais plus ou moins inopérante (“incompetent”) : tandis que les caméras sont très facilement visibles par les surveillés, ceux-ci sont beaucoup plus difficiles à voir pour les surveillants, à cause d’un visionnage irrégulier et de la trop grande quantité d’informations à traiter. »

Dès octobre 2005, un rapport français met en avant de sérieux doutes quant à l’efficacité de la vidéosurveillance, et montre que les élus locaux « négligent dans 90% des cas » de mesurer l’impact de leur investissement.

Quand il n’y a pas de rapport, les experts ne sont pas en reste pour s’exprimer. Le sociologue Tanguy Le Goff a ainsi pu exposer de nombreuses réserves, notamment sur les lacunes en terme d’information.

L’expert américain en sécurité Bruce Schneier va plus loin : l’inefficacité a été démontrée « again and again », très peu de crimes sont résolus, et l’effet dissuasif est minimal.

Une efficacité prouvée par les rapports

Du côté des partisans de la vidéosurveillance, gouvernement en tête, il fallait donc des études démontrant l’utilité du procédé. Sans chiffres, pas de politique légitime. Mission accomplie cette semaine.

Ainsi, La Voix du nord nous a fait part mardi d’un rapport du ministère de l’Intérieur soulignant « l’impact “significatif” sur la délinquance » de la vidéosurveillance dans les transports en commun. Pour le quotidien régional, étude à l’appui, « ce développement aurait favorisé l’efficacité policière ».

Mais c’est au Figaro que les partisans des caméras de surveillance doivent la publication du rapport salvateur. Vendredi 21 août, le Figaro publiait les conclusions d’un rapport confidentiel sur l’utilisation de la vidéosurveillance, qui d’après le titre du quotidien, « prouve son efficacité ».

Selon cette étude de l’Inspection générale de l’Administration (IGA), de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) et de l’Inspection technique de la gendarmerie nationale (ITGN), « l’analyse des statistiques de la délinquance montre un impact significatif de la vidéoprotection en matière de prévention puisque le nombre de faits constatés baisse plus rapidement dans les villes équipées que dans celles où aucun dispositif n’est installé ».

D’après le Figaro, « à l’heure où le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, promet d’en tripler le nombre, “ de 20 000 à 60 000 d’ici à 2011 ”, ce document, daté de juillet 2009, témoigne que l’hôte de la place Beauvau avait pris quelque garantie avant de s’engager ».

Les auteurs du rapport sont tout de même un peu plus nuancés, et précisent que la vidéosurveillance « n’a ensuite un véritable impact répressif et dissuasif que si une sanction pénale est prononcée par une juridiction à la suite de la constatation d’une infraction et de l’arrestation de ses auteurs ».

« 1 000 caméras pour un crime résolu »

Mais un autre rapport interne, de la police britannique cette fois-ci, a souligné l’échec de la vidéosurveillance londonienne dans la « lutte contre la criminalité ». Une étude rapportée ce lundi par SkyNews, qui va strictement à l’encontre des conclusions du rapport mis en avant par Le Figaro.

Le document révèle qu’à Londres, les enregistrements de ces caméras ont été utilisés pour résoudre moins d’un crime pour 1000 caméras.

Le rapport britannique souligne notamment que les agents chargés de surveiller les vidéos manquent de formation adéquate. Scotland Yard recommande la création d’unités spéciales d’enquête vidéo, sans quoi la mise en place de caméras est totalement vaine.

D’après ce même rapport, la vidéosurveillance a ouvert « une brèche potentielle dans la confiance du public, car on dit aux gens qu’ils sont filmés par des caméras de surveillance environ 300 fois par jour, et pourtant quand ils sont victimes d’un crime, aucune piste n’est trouvée ».

La valse des rapports est loin d’être finie. Efficace ? Pas efficace ? Les chiffres et les rapports affirment tout et son contraire. Quand on fait parler les chiffres, les chiffres font parler d’eux. Mais ils ne remplaceront pas les choix politiques.

Photo : Stein Bagger, fugitif danois, filmé à son arrivée à l’aéroport de Los Angeles en décembre 2008 (Ho New/Reuters).

Article via Rue89

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